Lannion (Lannuon)



Les origines

Lannion devrait son origine à la destruction de Lexobie (l'actuel Yaudet?) par les Danois en 836.

Les rares rescapés remontèrent la rivière du Guer jusqu'à une large vallée formée par le confluent de deux ruisseaux se jetant dans le Guer, et entourée de collines. Ils construisirent leurs demeures dans l'angle formé par le Guer et le cours d'eau de Pen-ar-Stang, face à la colline de Brélévenez. Depuis plus de 300 ans, ce territoire était sous la domination d'une famille Huon autour de laquelle se groupaient plusieurs autres familles, formant ainsi une force assez imposante. Les Lexobiens ayant besoin d'une protection efficace, se soumirent au chef de la colonie qui leur céda la terre, et devint chef de leur établissement qui s'appela alors Land-Huon ("territoire, ville d'Huon"), qui évolua en Lan-Huon (qui donne aujourd'hui Lannuon en Breton), Lannyon, et enfin Lannion.

Ils se retranchèrent tout d'abord derrière de simples remparts de terre, qui plus tard furent remplacés par des remparts de pierre protégeant une plus grande étendue, et leur seigneur derrière un donjon. Les lexobiens purent alors reprendre la pêche et le commerce: leur fortune passée leur revint bientôt.


La place du centre et la rue Geoffroy de Pont-Blanc

La place du centre vaut le détour: vous pourrez y admirer ses vieilles maisons à colombage, datant des XVème et XVIème siècles.

Les maisons de la place du centre Les maisons de la place du centre Les maisons de la place du centre, il y a quelques années...

Lors de la guerre de succession, les anglais soutenant Jean de Montfort voulurent prendre Lannion, soutenant Charles de Blois.

En 1346, messire Richards Toussaint, chef de la garnison anglaise à la Roche-Derrien, parvint, aprés plusieurs assauts infructueux, à soudoyer deux soldats de la garnison de Lannion qui le firent entrer avec ses hommes dans la place, alors que tous les habitants dormaient encore. Ils pillèrent et tuèrent tout ce qui leur opposait la moindre résistance.

Le bruit réveilla le chevalier Geoffroy de Pont-Blanc qui s'en alla affronter les assaillants. Il se montra particulièrement courageux et dangereux en tuant à lui seul plusieurs soldats anglais, profitant de l'étroitesse de la rue pour ne pas affronter trop de combattants à la fois. Les soldats n'osaient trop l'approcher. Il fallut faire appel au tir d'un archer qui l'atteignit au genou, lui faisant perdre ses ressources. Les anglais purent alors se jeter sur lui et le rouer de coups jusqu'à le tuer. Puis ils s'en prirent à son cadavre. Mais Richards Toussaint, appréciant les valeurs de combattant de Geoffroy de Pont-Blanc, voulut que toute sa troupe lui rende les honneurs funèbres. Il marcha lui-même en tête du cortège funéraire, bien qu'ayant été blessé au combat.

Donnant sur la place du centre, la rue Geoffroy de Pont-Blanc et la croix marquant l'emplacement de sa mort rappellent les hauts-faits de ce vaillant chevalier...



Rue Geoffroy de Pont-Blanc



Brélévenez

En 1789, Lannion, comptait 4 300 habitants environ. Lorsqu'en Décembre 1789, on organisa les départements, districts, cantons et communes, Brélévenez, ainsi que d'autres paroisses voisines de Lannion, fut érigée en commune sur décision du comité d'organisation, nommé par l'Assemblée Constituante, et ce malgré les protestations du corps municipal de Lannion, en Décembre 89 et Janvier 92, probablement en raison des différences historiques considérables dans la constitution des deux paroisses. De plus, Brélévenez obtint les faubourgs de Lannion appelés: Crechtanet (140 habitants), Pors-an-Prat (160), Kervenno et Pen-ar-Stang (180).
La commune de Brélévenez disparut finalement le 27 avril 1961 pour fusionner avec Lannion.



  
  

Brélévenez, encore appelée "Mont Joie" (les chevaliers-moines de Montjoie s'y étaient établis), se découvre en passant par son escalier de 136 marches et 6 paliers en granit, édifié par les templiers au XIIème siècle, bordé de vieilles maisons traditionnelles. Le Sommet offre bien entendu une superbe vue de la ville.

L'église de la Trinité, datant des XIIème- XVème siècles, fut fondée par les Templiers, revenus des croisades, prés du château de Lannion. Il reste de l'édifice originel, de style Lombard, un portail orné de trois clochetons-minarets, et un bénitier en pierre ("prebendaire") qui servait au Moyen-Âge de mesure à blé pour les fondations pieuses. L'église était protégée par un établissement militaire situé derrière elle. Il reste encore une grande partie de son enceinte.

Le chœur et la crypte, renfermant une mise au tombeau du XVIIIème siècle, vallent le coup d'oeil...


le choeur    mise au tombeau


Église Saint-Jean de Baly

Au commencement du XVIe siècle, la chapelle de Saint-Aloy, église paroissiale de Lannion et ancienne chapelle du château, tombait en ruines. Les habitants participèrent (tant au niveau main d'oeuvre qu'au niveau financier) à l'érection d'un nouvel édifice sur l'emplacement de l'ancien.

Une inscription à droite du portail processionnel donne la date de début des travaux (1519). On y lit: "CESTE TOUR FUT COMMENCEE L'AN MIL DXIX. TOUT POUR DIEU". La nouvelle église paroissiale de Lannion, fut placée sous la protection de Saint-Jean, probablement parce que, dans les armes du comte de Lannion, figurait l'agneau de Saint-Jean-Baptiste. On l'appela Saint-Jean de Baly (de la promenade) parce qu'elle était située prés d'une promenade. Vous pouvez vous faire une idée de son apparence avec la photo en début de page.




Le chemin de halage

Le chemin de halage permet de longer le Léguer de Lannion jusqu'à son embouchure. Autrefois des percherons étaient attelés sur la rive et tiraient les péniches jusqu'au port de Lannion. C'est aujourd'hui un lieu de promenade trés apprécié.

    

    




Autres monuments

Commençons par la rue de Kérampont:



Dans la même rue, ne ratez pas la monastère Sainte-Anne... D'extérieur, il est impeccable (trés bien entretenu...) et assez joli... comme l'une des cartes postales anciennes, un peu plus bas, le montre. La chapelle en était ouverte pour les journées du patrimoine 2002, ce qui m'a permis d'y faire quelques photos:


   


Pas bien loin de là, prés du monastère, ne ratez pas le Parc Sainte-Anne et ses oies "sauvages".

Et entre le monastère et le Parc, il y a l'ENSSAT, l'école d'ingénieurs de Lannion... un ancien hôpital sur lequel ont été rajoutés plein de trucs et de machins modernes... du coup, l'architecture de l'école est assez spéciale puisqu'elle allie ancien et moderne... Faut aimer... Petit détail, la bibliothèque de l'école est aménagée dans l'ancienne chapelle de l'hôpital... il lui en reste quelques vitraux et un peu de déco... un lieu agréable...


Maintenant les quais de Lannion :




Et enfin, un petit mot sur deux autres chapelles de Lannion, ouvertes aux visites seulement exceptionnellement (Journées du Patrimoine):

  • La chapelle Saint-Roch (Route de Trébeurden).
    Étonnamment, elle contient des petites choses bien intéressantes: 3 statues et un chancelle. La première statue représente Saint-Roch, invoqué contre la lèpre. Il est représenté avec un chien lui apportant un bout de pain (aprés qu'il eut contracté la peste, il fut chassé par son père qui ne le reconnut pas, mais le chien, lui, le reconnut et le nourrit en lui apportant du pain). La seconde statue représente Sainte-Anne (nous sommes en Bretagne, tout de même ;) et la troisième une Sainte-Marguerite à qui il manque un poignard ou une épée (elle fut dévorée toute entière par un dragon, mais elle put se sauver en ouvrant le ventre du monstre de l'intérieur avec un couteau. Le chancelle, quant à lui, est trés abîmé. Il servait de barrière entre les nobles et les paysans qui assistaient à la messe... Les personnages sculptés au-dessus de la porte, les seigneurs locaux de l'époque, permettent de dater le chancelle aux alentours du XVIème siècle, grâce à leurs coiffures, barbe, etc.



  • La chapelle du Rusquet, dédiée à Saint Pierre et Saint-Paul dont on retrouve les statues sur l'autel. À gauche de l'autel, se dresse une statue du peu connu Saint Jean-Caliby (Son nom viendrait du fait qu'il vécut en ermite au fond du terrain de ses parents dans une petite remise... caliby comme cagibi(!!!???)... ), et à droite un ensemble de trois statues: Saint-Isidore, patron des laboureurs, la Vierge, et Sainte-Barbe, patronne des artificiers, représentée avec une tour, où son père l'enferma...








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