L'île d'Ouessant (Enez Eussa)


Pour vous aider à vous situer un peu, jetez avant de commencer un chtit coup d'oeil à la carte de l'île.

L'île d'Ouessant est située à environ 20 km au large de la côte du Finistère nord. Sa forme évoque une pince de crabe d'environ 8km de long sur 4 km de large. Son point le plus élevé se trouve au Stiff où elle domine la mer d'environ 65 m. Ouessant est la plus grande des îles d'un archipel comprenant également Molène (également habitée), Bannec, Balanec, Trielen, Quéménes, Béniguet.

Ouessant est connue depuis l'Antiquité, sous deux noms différents, l'un: Uxisama (utilisé par les Grecs), l'autre: Axantos (utilisé par les Romains). Ces deux noms ont donné le breton Eussa et le francais Exsent puis, plus tard Oixant. Et finalement Ouessant.

Uxisama et Axantos sont deux noms gaulois : le premier vient de uxo "haut" et signifie "au-dessus de" (ce qui décrit le fait qu'elle est à la fois la plus au nord de l'archipel auquel elle appartient, mais également la moins "basse" (en terme de relief).



Voici donc quelques photos d'Ouessant, toutes prises par moi en septembre 2000. Ce ne sont quasiment que des photos de la côte nord de l'île (du port du Stiff, où les nouveaux arrivants débarquent, à Lampaul, la capitale). À pieds, en un week-end, si on veut profiter de la ballade, on n'a guère le temps de tout faire... Mais un petit week-end est prévu pour bientôt, avec pour objectif le mitraillage de la côte sud, alors, si vous brûlez de découvrir le reste de l'île, n'oubliez pas de bookmarker mon site! (oui, je sais, il y en a d'autres des sites sur Ouessant)

Ah, au fait, si une photo vous intéresse particulièrement, cliquez dessus pour la voir en taille réelle.

Suivez le guide...





Le Stiff


On commence par le débarquement dans la Baie du Stiff, à droite sur la carte (Est). Vous remarquerez, si vous êtes observateur qu'une croix domine le port. Il y en a plusieurs ainsi tout autour de l'île.





Pour vous mettre en forme, dés le débarquement, hop, une grande côte à monter à pieds ou en vélo, voire en minibus ou en taxi. Attention, il n'y a qu'à pieds que vous puissiez emprunter les sentiers côtiers: en vélo, c'est trop dangereux, et interdit.

Direction : le phare (32 m) et la tour du Stiff (72 m) (en haut de la côte à droite), qui dominent la baie.

Le phare a été construit en 1695 par Vauban, et mis en service en 1700 (c'est l'un des plus anciens phares francais encore en service). Il a cependant été remanié plusieurs fois depuis sa construction. Le 15 septembre 1926, il a recu une nouvelle lanterne. Il émet deux éclats rouges toutes les 20 secondes et a une portée de 24 milles (1 mille = 1852 m).

La tour radar, elle, a été achevée en 1981. Elle permet la surveillance de la navigation maritime dans les rails d'Ouessant.




Maintenant juste une photo de la côte, jusqu'à arriver juste en face de l'île Keller: elle a été prise du côté de Cadoran, et n'a d'autre intérêt que celui de ma plaire.




En continuant le périple en direction de l'île Keller, on tombe fatalement sur un vieux fort en ruines n'ayant pas subi que les assauts du temps... Il a son jumeau entre le Nividic et Lampaul: je m'interroge sur son âge, son passé, etc. J'ai cherché mais j'ai pô trouvé! Si vous avez des infos, un petit mail serait le bien venu (s'il vous plaît!!!).



L'île Keller

Juste en face de l'île Keller, vous avez des vestiges de l'occupation allemande (4 juillet 1940 - 5 septembre 1944). Mais je me demande si ce blockhaus n'aurait pas été amménagé dans une construction déjà existante?



C'est une île privée. Il paraît qu'avec un peu (beaucoup?) de chance, on peut parfois observer des phoques gris dans cette zone. En 1976, le pétrolier grec "Olympic Bravery" (220 000 tonnes) s'échoua face à l'île de Keller et déversa ses 1100 tonnes de mazout sur la côte.

Regardez les jolies remous entre Ouessant et Keller...





Sur la route du Créac'h

Bon, maintenant, direction: le phare du Créac'h.

On marche, on marche, hop un chtit coup d'oeil sur le chemin parcouru:



Oh! on voit encore le Stiff!! (en haut, à droite, à la loupe)

Bon, on s'est assez attendris, on continue: le chemin côtier est encore long.

À quoi ça ressemble l'intérieur des terres? Un chtit coup d'oeil vers l'intérieur: au loin, il suffit qu'on soit un petit peu en hauteur et... oh! surprise du siècle! on voit la mer!


Sinon, pour la végétation: pas beaucoup d'arbres! Ça ne pousse pas avec le vent.

On rencontre souvent de bizarres petites parcelles séparées par de petits murets. Construits (de même que bon nombre de maisons) par les femmes de l'île, contraintes (en raison de l'absence des hommes, tous en mer) d'exécuter un certain nombre de tâches qui auraient, sur le continent, été remplies par les hommes, ils servaient à abriter du vent les cultures, principalement d'orge, de seigle et d'avoine. Outre ces fonctions de bâtisseuses, elles s'occupaient des récoltes, alimentaient les moulins (vous en verrez un specimen plus bas), gardaient les moutons, les vaches et les chevaux, ramassaient le goémon et le faisaient sécher pour s'en servir plus tard comme engrais ou comme combustible. Cette activité des femmes se ressent sur les spécialités culinaires de l'île: en général, elles ne demandent pas trop de temps de préparation ni trop de surveillance pendant la cuisson (allez donc faire un tour dans la rubrique "Recettes"...).

On continue. Ça fait un bout de temps que le Créac'h est en vue. Mais le terrain est tellement accidenté et la côte tellement découpée qu'on y arrive moins vite qu'on aurait pu le croire.

Le Créac'h, enfin!



Créac'h signifie "promontoire" en breton.

La construction du phare (55 m) date de 1859. L'idée était de permettre de distinguer, sans confusion possible, les 2 pointes par lesquelles on peut doubler l'île.

Il fut allumé en 1863, électrifié en 1888, équipé d'un feu-éclair en 1901 et de lampes au xénon en 1971.

Il possède 4 lentilles disposées sur 2 niveaux, ce qui est unique en son genre. Il émet deux éclats blancs toutes les 10 secondes et a une portée de 80 milles. C'est l'un des phares les plus puissants du monde (je vous recommande la ballade au pied du phare de nuit, bien noire de préférence, c'est impressionnant).

Un système d'éclairage destiné à empêcher les oiseaux migrateurs de s'y cogner a été installé en 1987.

Le musée des phares et balises occupe son ancienne centrale électrique depuis 1988. Il est consacré à l'histoire de l'éclairage et du balisage des côtes francaises. On ne pouvait peut-être pas choisir meilleur emplacement pour un tel musée. En effet, c'est sur cette île qu'ont été testés et perfectionnés de nombreux systèmes optiques et signaux sonores. On en retrouve d'ailleurs 3 exemples entre le Créac'h et la pointe de Pern:

  • une cloche sous-marine (vous ne pouvez pas la rater, juste en face de l'entrée du musée),

  • une corne à manège (une ruine à restes de toit triangulaire, elle n'a pas servi longtemps car les chevaux étaient rares et chers sur Ouessant),

  • une corne à vapeur (une ruine à restes de toit arrondi, la plus proche du Nividic).


La cloche sous-marine


Avant de gagner le Nividic, petit passage par le moulin restauré de Karaës, entre le Créac'h et Lampaul. Il s'agit du dernier moulin restant sur la centaine encore en activité vers 1880-90. Un peu partout, vous en verrez des vestiges: de petits socles cylindriques en pierres.




Le Nividic

Le phare du Nividic (35 m, à gauche sur la photo) se dresse à la pointe de Pern sur le rocher Leurvaz an Ividig. Dés le départ, il fut concu pour fonctionner automatiquement (car trop difficile d'accés). Sa construction débuta en 1912 et s'acheva en 1936 (24 ans!). Il était alimenté en fuel par un téléphérique dont les 2 pylônes intermédiaires subsistent: cela faisait 900 m à parcourir ainsi. Il fonctionne aujourd'hui au gaz, et son approvisionnement (tous les six mois) est assuré par hélicoptère grâce à une plateforme d'aterrissage située au dessus de sa lanterne.

Il a une portée de 9 milles et émet 9 éclats blancs toutes les 10 secondes.





Du Nividic à Lampaul

Et nous voici enfin à Lampaul!





Il s'agit du bourg de l'île. Lampaul, doit son nom à l'ermitage ("lann" qui a ici donné "lam-"), fondé au VIème siècle par Saint Paul-Aurélien. Celui-ci aurait débarqué du Pays de Galles en un lieu appelé "Portus Boum" soit "le port des boeufs" (aujourd'hui Porz-an-Ejen, "le port du boeuf") et se serait installé à Harundinetum, soit "La Roselière" (en breton "Korz" (Les Roseaux), aujourd'hui "Cors"). L'église actuelle remplace l'ancienne église Saint-Paul, en ruine au XVIIIème siècle. Bien que dédiée à Notre-Dame au XVIème siècle, elle fut placée sous le patronage de Saint-Paul. Son clocher à balustrade fut offert par la reine Victoria, si, si! En effet, en 1896, le Drummond-Castle, reliant l'Angleterre à l'Afrique du Sud et transportant 246 personnes coula en quelques minutes. Trois personnes survécurent au naufrage: 2 furent ramenés par les marins de Molène, et un par ceux d'Ouessant. 73 victimes y furent enterrées. En remerciement, la reine d'Angleterre offrit donc le clocher à Ouessant (et une citerne d'eau à Molène qui n'a pas de source d'eau potable).

En ce qui concerne les habitations, les deux couleurs traditionnellement liées à la Vierge Marie prédominent: les facades des maisons sont blanches, les volets sont bleus (parfois verts). Les maisons des pêcheurs sont marquées aux insignes de leurs navires (il ne reste plus beaucoup de pêcheurs professionnels sur Ouessant).



Quelques infos pratiques

Le départ peut se faire de Brest ou du Conquet. Certains bateaux passent par Molène (Livraison du courrier, nourriture, prise en charge des poubelles, etc.).

Attention, pas moyen d'amener sa voiture! Il y en a d'ailleurs trés peu sur l'île, ce qui ne manque pas de charme.

Quelques adresses/numéros de téléphone utiles:

Office du tourisme, Place de l'Église, 29242 Ouessant (Tél.: 02.98.48.85.83, Fax: 02.98.48.87.09).

Compagnie Maritime Penn Ar Bed, 02.98.80.24.68

Vedettes rapides Finist'mer, 02.98.89.16.61


   

Allez, un dernier coup d'oeil sur Ouessant, juste pour dire au revoir:






Un p'tit mail ?