L'abbaye de Beauport
Située prés de Paimpol, dans les Côtes d'Armor, l'abbaye de Beauport (Bellus Portus) présente un ensemble architectural plutôt bien conservé. L'ensemble est classé Monument Historique depuis 1862 suite à l'action de Prosper Mérimée, et est propriété du Conservatoire du Littoral depuis 1993.
Les Prémontrés de l'abbaye normande de Lucerne, auxquels Alain, duc de Penthièvre et de Goelo, avait légué tous ses biens, furent à l'origine de cet édifice. La construction débuta en 1202 (elle succéda à un premier établissement monastique situé sur l'île Saint-Riom dans la baie) et se poursuivit jusqu'au XVIIème siècle.
Elle est construite à flanc de colline au fond de l'anse de Beauport et est d'architecture normande. Elle fut pendant 6 siècles riche et prospère: les chanoines construisirent et magnifièrent ce domaine doté de jardins de roses, de figuiers, de vergers de pommiers, et d'un port abrité. Elle constituait une étape importante du pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Elle joua également un grand rôle économique dans la mesure où les moines avaient développé plusieurs activités dont la pisciculture. Le déclin s'amorça au XVIIIème siècle. Elle fut vendue comme bien national sous la Révolution et passa entre de nombreuses mains. La famille Morand entreprit au XIXème de la sauvegarder.
Avant d'entamer un petit tour de l'abbaye telle qu'elle est visitable maintenant, la voici au début du XXème siècle (et en bonus, une photo récente pour comparer):
La visite est payante, on vous remet un livret à l'entrée comportant le circuit conseillé et des explications historiques. C'est trés bien à faire un beau jour de novembre, il n'y a pas trop de monde, vous faites la visite à votre rythme, en profitant de la beauté des ruines et du paysage.
Tous les bâtiments sont ordonnés autour du cloître. Déplacez votre curseur sur la carte pour vous situer dans l'abbaye et vous orienter dans la visite (oui, je sais, elle n'est pas belle, ma carte, mais moi, je l'aime!). Je précise: il n'y a pas que les parties coloriées qui sont interactives... amusez-vous bien...
Comme peut le laisser supposer ma phrase précédente, toute la visite va consister à tourner autour du cloître. Ici, nous allons procéder avec ordre et méthode et tourner autour du cloître dans l'ordre où la visite est sensée s'effectuer, non mais.
Donc: on attaque fort avec le Cloître, ou du moins, ce qu'il en reste: à l'origine, il n'était pas à ciel ouvert, comme ça et était un peu mieux entretenu... rien à voir avec la jungle actuelle.
Maintenant, l'église abbatiale, qui servait notamment à loger les pélerins pour St Jacques de Compostelle. Tout pareil, avant elle n'était pas à ciel ouvert comme ça. À "l'intérieur" (hum...), du gazon, des fleurs et quelques gisants, tels les deux que vous voyez là. Le monsieur a l'épé entre les jambes, ce qui indique qu'il est mort au combat. S'il l'avait eu sur le côté, cela aurait signifié qu'il est mort de mort naturelle. C'est bien joli tout ça, me direz-vous, mais qui est-ce? Je ne sais plus. Mais en tout cas il était marié avec une femme fidèle à en croire le chien que la dame a sous les pieds.
Aprés cela, quelques pièces, n'ayant pas eu à mes yeux de réel intérêt photographique... Nous passons donc directement aux vergers (Oui, on a vu meilleur comme guide), il ne reste pas grand'chose des pommiers qu'il y avait jadis...
C'est par-là qu'on aboutit aux petit et grand celliers. La photo du dessous vous montre le grand. Comme vous pouvez le voir c'est trés humide pour un cellier... Ça s'explique tout simplement par le fait que vous êtes ici en-dessous du réfectoire. Et alors? Et alors, le réfectoire est à ciel ouvert, couvert de gazon, d'arbustes et de fleurs, et pour préserver de l'humidité, on a vu mieux!!! Le petit cellier, quant à lui, n'était pas en meilleur état...
On remonte maintenant au réfectoire. Les cuisines, elles aussi trés aérées sont au même étage, juste à côté. Pendant que les moines mangeaient, l'un d'eux leur faisait la lecture. L'endroit en hauteur d'où il lisait est encore visible: un escalier qui ne mène à rien...
Voilà, voilà, retour au cloître et fin de la visite...
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